Lionel MESSI, dissonance d’une 7e symphonie
- 4sporting officiel
- 1 déc. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 déc. 2021
Désormais officiel, le septième Ballon d’Or de Lionel Messi lui a été attribué lundi soir lors de la cérémonie de remise du trophée. Placé devant Lewandowski et Jorginho sur le podium par les journalistes votants, Messi a profité de sa première victoire avec la sélection argentine l’été dernier pour s’adjuger une nouvelle fois cette récompense individuelle ultime. Le Ballon d’Or est convoité, et malgré avoir réussi l’impossible ou presque Robert Lewandowski se voit refuser cette distinction une deuxième fois consécutivement.

Il n’en faisait pas une fixette absolue, et c’est également peut-être parce que Messi savait que le résultat ne tombait pas sous l’évidence, comme cela avait pu être le cas les années précédentes. C’est d’ailleurs vers l’attaquant polonais Robert Lewandowski que Lionel Messi s’est tourné pour glisser un mot de compassion et une vérité absolue sur l’escroquerie dont a été victime le joueur du Bayern Munich lors de la saison précédente, avec l’annulation d’un Ballon d’Or qu’il était alors seul à pouvoir gagner.
Lewandowski y aura longuement et logiquement cru à nouveau après une nouvelle saison époustouflante d’un point de vue individuel. Lewandowski peut clairement s’asseoir à la table de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi depuis deux saisons, mieux il est même tout proche de passer devant avec des statistiques toutes plus affolantes les unes que les autres.
Nous reviendrons sur les statistiques individuelles mais ce n’est certainement pas là que le Polonais a perdu sa course à distance. Lewandowski a simplement eu le malheur de voir Messi soulever le premier trophée de sa carrière en sélection et c’est ici un fait important pour s’y arrêter. Longtemps, la « guerre » de communication a renvoyé l’idée que la Copa America gagnée par Messi avec l’Argentine était un tournoi mineur et que cela ne lui permettait pas de remporter un Ballon d’Or, et même s’il est vrai que le niveau global de ce tournoi n’a pas semblé exceptionnel il n’est pas honnête aujourd’hui de ne pas souligner ce fait alors même que c’était un reproche majeur concernant Messi.
Le génial argentin n’avait jamais ramené un trophée dans son pays avant cet été, contrairement à Cristiano Ronaldo d’ailleurs (vainqueur de l’Euro 2016 avec le Portugal), mais l’anomalie a pris fin et il est donc absolument logique de prendre un compte ce tournoi et ces performances dans l’attribution du Ballon d’Or.
Lewandowski n’a pas dépassé la phase de groupes avec la Pologne lors de l’Euro 2020, et n’a pas pu compter sur un trophée en Ligue des Champions avec le Bayern Munich comme cela a pu être le cas l’année précédente. En 2021 la comparaison existe, se soutient, alors qu’elle n’existait pas en 2020 année du Covid et d’une annulation de trophée qui prive Lewandowski de son premier Ballon d’Or. Certains ressassent certainement ce fait dans l’amertume exprimée par la deuxième place du Polonais dans le classement tout juste dévoilé.
Au niveau des statistiques, Lewandowski n’a rien à envier à Lionel Messi puisque le Polonais a été auteur de 54 buts et 8 passes décisives en 45 matches disputés. Cette période s’étale du 1er janvier 2021 au 24 octobre 2021, date de la prise en compte pour les votes. Du côté de Messi, c’est un total de 40 buts et 16 passes décisives en 49 matches dans un Barca à l’agonie et sans cap collectif.
Un 7e pour s’assurer un règne indétrônable ?
Si l’attribution de ce Ballon d’Or fait donc polémique, comme cela a déjà pu être le cas par le passé, c’est certainement parce que Messi semble au bout d’un cycle qui l’aura vu remporter deux Ballons d’Or de plus que son unique rival en la personne de Cristiano Ronaldo.
Un règne qui ne sera certainement jamais égalé, et qui place Lionel Messi tout en haut au panthéon de l’Histoire du football. C’est ici le signe que j’y vois en tout cas, avec la volonté de récompenser davantage un athlète, une carrière, plutôt qu’une saison qui a été très bonne mais qui aurait pu ne pas suffire.
Lewandowski peut se consoler avec un trophée crée tout juste pour lui et ainsi répondre aux critiques, mais la valeur de ce « Meilleur buteur de l’année » doit avoir une saveur bien particulière pour le tueur polonais. Je peux d’ailleurs parfaitement entendre que Lewandowski aurait dû recevoir à la fois le trophée de Meilleur buteur et celui de Meilleur joueur avec le Ballon d’Or, mais j’ai simplement du mal avec le fait de dénigrer un Lionel Messi qui a réussi à gagner avec l’Argentine après tant de déceptions. Messi l’aurait volé en le gagnant l’année dernière, il a bénéficié de circonstances favorables cette saison.
En réalité une donnée me gêne davantage que le Ballon d’Or de Messi, avec un Karim Benzema que j’étais persuadé de voir sur le podium et pourtant classé 4e derrière Jorginho. Le bon milieu de terrain italien profite du sacre italien lors de l’Euro 2020, mais il faut bien prendre en compte que c’est grâce à l’attaquant français que le Real Madrid n’est pas un champ de ruines total aujourd’hui. Une année couronnée par un titre en Ligue des Nations avec l’Équipe de France et deux buts décisifs inscrits face à la Belgique et l’Espagne.
Benzema aurait dû se retrouver sur le podium de ce classement, mais sa probable participation à la Coupe du Monde 2022 avec les Bleus lui laisse encore une fenêtre pour tenter de remporter un Ballon d’Or avant la fin de sa carrière. Beaucoup de grands joueurs n’ont pas remporté cette récompense individuelle, mais tous ceux qui ont été sacrés ont à peu près la certitude de rester dans la liste très fermée des plus grands footballeurs. Une récompense qui attire, et qui semble encore avoir de beaux jours à vivre.
Emmanuel Trumer - Team 4Sporting
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