Anderlecht, des pistes à explorer
- 4sporting officiel
- 5 janv. 2022
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Intraitable avant la trêve hivernale, le Sporting doit aborder la deuxième partie de saison avec le même état d’esprit pour espérer poursuivre la série positive. Le RSCA peut même avoir des ambitions pour la fin de saison, mais il faudra un parcours absolument exemplaire pour rattraper les points perdus en début d’année. Anderlecht a presque comblé son retard sur Bruges qui de surcroît vient de perdre son entraîneur parti vers Monaco, et l’Union pourrait sentir le souffle des concurrents à l’approche du sprint final.

Après avoir acquis des certitudes dans le jeu, le Sporting entame désormais une autre phase qui doit le voir devenir plus complet pour être capable de répondre à toutes les situations. Installer et instaurer une idée de jeu était la base pour un effectif qui doit dicter le rythme d’un match selon son envie. Le Sporting avait l’effectif pour travailler toutes les pistes, et l’option offensive travaillée par Vincent Kompany a porté ses fruits. L’entraineur belge et ses joueurs sont sur une série de neuf matches sans défaite avec un joli total de sept victoires dans ce lot, et le point obtenu à Bruges doit conforter les Mauves dans l’idée de trôner à nouveau sur le football belge.
Il y a bien entendu la Crocky Cup et un trophée accessible puisque le Sporting est qualifié pour la demi-finale, mais la possibilité de reconquérir le titre en Jupiler Pro League est aujourd’hui du domaine du possible. Le directeur sportif Peter Verbeke l’a rappelé devant les médias : le début de saison raté ne permet pas de prétendre au titre en toutes circonstances, mais une deuxième partie de saison à la hauteur des dernières semaines et Anderlecht serait tout proche de la tête du classement au moment des play off, c’est une certitude.
C’est par le jeu et accompagné de choix sportifs individuels et collectifs cohérents que le Sporting est parvenu à créer une identité. Cette base permet à l’équipe de Vincent Kompany d’avancer avec des certitudes aujourd’hui, dans un parallèle assez intéressant avec un club comme Arsenal et une évolution par le jeu et l’approche footballistique. Les deux entraineurs ont d’abord voulu poser des bases défensives beaucoup trop restrictives et c’est en travaillant la construction du jeu et un schéma plus audacieux que les deux techniciens ont vu la lumière. Mikel Arteta a abandonné sa défense à cinq éléments tout comme Vincent Kompany, et les deux anciens collaborateurs de Pep Guardiola ont adopté des principes de jeu plus proches de ceux du Catalan.
Les équipes n’évoluent pas exactement de la même façon, avec un 4-2-3-1 pour Arsenal et un 4-2-2-2 pour Vincent Kompany, mais les deux techniciens ont adopté une autre approche collective et ont surtout réussi à animer correctement leur schéma. Des schémas qui peuvent se calquer parfaitement par séquences : lorsque Martin Odegaard se rapproche d’Alexandre Lacazette en pointe, Arsenal évolue dans un 4-4-2 ambitieux qui colle à celui du Sporting. Certes, Kompany demande à Refaelov et Verschaeren de rentrer dans l’axe et c’est une bonne chose car c’est ce que leur profil individuel demande, mais cela est compensé par une activité importante des latéraux dans les couloirs (Gomez à gauche, Murillo à droite). Cullen et Gomez ont un circuit devant eux, et Joshua Zirkzee vient même décrocher pour proposer une solution supplémentaire, ce qui est également le cas à Arsenal avec Partey et Xhaka (ou Sambi) qui peuvent trouver Odegaard dans une distance assez proche.
Le parallèle par le jeu est intéressant, et la mise en valeur tactique des joueurs de ces deux effectifs a permis d’obtenir des résultats assez inespérés. Une force, des certitudes, qu’il va falloir optimiser pour franchir un nouveau palier : celui d’être l’ogre du championnat que le Sporting se doit tout simplement d’être. Pour ce faire, il revient à Vincent Kompany de rendre son équipe encore plus létale grâce à différentes choses et en premier lieu la capacité d’évoluer avec un autre schéma.
Le schéma actuel possède un nombre assez redoutable d’avantages, mais possède également des failles perceptibles par les adversaires qui prennent le temps de travailler. Ce fut le cas de Philippe Clément et Bruges, qui ont cerné l’absence de densité dans les couloirs du Sporting. Avec une double animation de chaque côté (latéral + ailier), Bruges a mis en difficulté un Sporting qui a du rapidement rééquilibrer les débats avec l’entrée de Francis Amuzu. Un choix payant qui prouve le besoin de pouvoir renforcer d’autres zones du terrain.
La tactique, un domaine immensément vaste
Les couloirs donc, et c’est dans ce sens que l’arrivée d’un ailier gauche me semble indispensable au mercato d’hiver, car Amuzu est aujourd’hui seul dans ce rôle,souvent à droite. En remplaçant simplement Refaelov et Verschaeren par Amuzu et un autre ailier, les couloirs seraient alors mieux occupés et l’adversaire aurait moins d’espace pour s’exprimer. L’entrejeu également, avec un duo Cullen – Olsson qui abat un gros boulot mais qui pourrait souffrir face à un milieu adverse plus nombreux. Cela tombe bien, Anderlecht peut régler les deux problèmes d’un coup avec un 4-3-3 qui permettrait à la fois d’avoir deux ailiers dans les couloirs, et également un 3e milieu de terrain qui pourrait être un meneur de jeu pour apporter du soutien et de la présence à une pointe.
De son 4-2-2-2, Vincent Komany doit être capable de passer sur un 4-3-3 et un 4-2-3-1 en fonction des besoins. Ces variantes peuvent être utiles pour répondre à un adversaire, mais également simplement pour pouvoir bénéficier d’armement supplémentaire si l’analyse d’un adversaire révèle des failles. Anderlecht doit pouvoir faire mal partout, tout le temps, et avoir préparé tout cela. La guerre doit être préparée, et il serait dommage de se priver d’un arsenal plus vaste encore que celui aperçu.
Le Sporting prend conscience petit à petit de sa force, et cela ne doit pas mener à un relâchement mais à un questionnement pour tendre vers le sommet, toujours plus haut. Anderlecht ne doit désormais plus perdre sa capacité à positionner son bloc haut sur le terrain, ne doit plus perdre sa capacité à effectuer un contre pressing rapide à la perte du ballon pour s’assurer une maitrise de la possession et donc une maitrise technique du match, ces éléments sont invariables mais s’appliquent dans différents schémas. Ces schémas qui nécessitent une réflexion et une animation spécifique selon beaucoup de critères, propres à son équipe, mais également à l’adversaire. Certains diraient l’Art de la Guerre.
Pouvoir maitriser différents schémas tactiques et pouvoir répondre à différentes situations vont permettre au Sporting d’être imprévisible, et l’adversaire n’aura souvent d’autre choix que d’accepter de subir en espérant que les Mauves manquent de réussite. Anderlecht aura forcément moins de réussite, qu’il faudra alors combler par une création plus grande. Puis d’autres diront alors que la réussite est de retour.
L’opération du Saint-Esprit. Toujours est-il que les raisons d’être optimiste existent, et même l’éventualité d’un passage à vide pourrait se combler par l’apport de joueurs moins en vue ou par l’utilisation dont nous avons discuté de variantes tactiques qui apportent des certitudes même lorsque des individualités sont en difficulté. Anderlecht connait en tout cas la voie à suivre.
Emmanuel Trumer - Team 4Sporting
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